Du temps, l'envie, un combi

Pas évident de faire une synthèse, en fait je préfère garder en mémoire un tourbillon flou et grisant de souvenirs plutôt qu'un récap ordonné. Il sera toujours temps plus tard de décortiquer les kilos de doc touristique, de cartes, les gigas de photos etc.

Ca aura duré 4 mois, 22101 kms exactement (extraordinaire précison de la banderole du comité d'accueil, pourtant je n'avais rien dit!!).

Les flash-backs s'enchaînent, les anecdotes se bousculent. Bonheur-galère, surprise, émerveillement, froid-chaud, assurance-peur, euphorie-blues...

Globalement surpris par la gentilesse des gens (mince la Turquie, quelle révélation!), et troublé par la nature: ses reliefs, ses merveilles, ses saisons, sa force.

Mais ce qui restera dans qq années ce sera surtout le souvenir des personnes plus que des lieux. Irène à Brême, Sara et Christina à Stockholm, Golden Boy et Linux à Vilnius (les prénoms lituaniens sont tellement durs à prononcer qu'on avait convenu de s'appeler par des pseudos - ou alors c'était la boisson), Clément en Lettonie et en Pologne, le grand-père serbe et sa fille, Dusan et Janka en Turquie, Tekin à Istanbul, et tous les autres avec qui j'ai parlé en anglais, en turc-glais, avec les mains, avec ou sans peine, en se marrant la plupart du temps...

Et puis ce combi! Toujours vaillant, toujours là, mon seul point de repère, ma maison. Bien plus qu'une machine. Un peu gros, carrément trop lourd, mais très costaud et bien pensé. Formidable laisser passer qui a décroché beaucoup de sourires sur la route.

La suite c'est sur un autre continent avec un visa d'un an; départ - à pieds - avant la fin de l'année.

(popo c'est le surnom commun de ce modèle)

(panique: comment partir pour 3x plus longtemps avec 10 fois moins de bazar?!)

Tchao! :)

06/11: il pleut depuis 2 jours non stop. L'oreiller mouillé et la couette humide me réveillent d'humeur fraîche. Direction la station de Saas-Fée (dimanche matin, toujours sous la pluie, 7h30, brouillard). C'est une station sans voitures, sûrement agréable par beau temps mais là c'est le déluge.

Juste une photo de ce couteau suisse aux 47 fonctions. 975€. A ce prix là ils fournissent le sac à dos qui va avec (?).

Sion, plus bas dans la vallée. 

Le temps change radicalement. Tout comme la langue (bizarre de voir et d'entendre du français après 4 mois!). La vigne encercle la ville en s'étalant sur des terrasses. Les couleurs sont chaudes et changent d'une parcelle à l'autre.

 (j'ai caché son nom...)  

Lausanne, ou plutôt ses rives. Un havre qui fait oublier un instant les niouses financières entendues à la radio...

Ensuite passage de la frontière et retour en France, le coeur allègre! (sisi!)

Des 205, un rayon yaourts & fromages de 20 mètres de long, des radars automatiques, france-info, ... plus de doute le voyage est fini.

1 semaine presque que je traîne le combi dans les Alpes. Au début je me disais que c'est un avant-goût de paradis. La nature est vierge, écrasante, à vif. Elle rend humble, insouciant, instinctif.

Et puis au fur et à mesure j'ai trouvé les commerçants arrogants, les prix délirants, les locaux méfiants...

Je le sens dans les bistros, sur la route, le soir quand je cherche un endroit perdu pour dormir, dans les magasins... Pas un sourire, une phrase hors contexte, un bonjour au détour d'un chemin.

C'est purement commerçant...

Ou alors je n'ai pas eu de chance.

Bref, quelques photos d'Ortisei en Italie d'abord. Hôtels de luxe, piscines chauffées en plein air, téléphériques, magasins de fringues de ski etc.

Ensuite Innsbruck en Autriche que j'ai beaucoup aimé (et où je n'ai pas senti l'ambiance décrite au-dessus) : c'est gai, coloré, les gens reviennent de randos piquets à la main, les terrasses sont pleines.

Puis Garmisch Partenkirchen en Allemagne. Plus grande station de sports d'hiver du pays. Aucun intérêt, aucun charme, zéro photo. Le soir je trouve un parking dédié aux camping-cars avec wifi et douche. Vision d'horreur : des dizaines de CC blancs alignés à 2m les uns des autres. Certains ont des guirlandes de Noël. Ils sont énormes, parfois ce sont des poids lourds ! Aucune pudeur : on voit à l'intérieur comme en plein jour. Ils sont tous devant leur TV, parabole déployée.

Je tente « d'acheter » 6 min de douche à 5€ (!) mais refus bête et méchant du gardien qui refuse si je ne paye pas les 15€ pour la nuit. Ca m'a foutu en boule cette bêtise. 3 jours la dernière douche... Et 5°C dehors. On est loin de la Turquie où les commerçants se mettent en 4 pour leurs clients. Tant pis je dégage.

Oberammergau en Allemagne. Un village d’artisans sculpteurs de bois, jolies façades peintes.

Lindau, presqu'île au bord du lac de Constance.

Détour par Vaduz, capitale du Liechtenstein. Une blague : banque, concessionnaire Audi, banque, concession BMW, MacDo, … rien. Ah si, des vaches à poil doux!

Au fait, j'ai trouvé où Microsoft a pris la photo d'un de ses fonds d'écran! (bon, à part les arbres et le ciel bleu flash on y est presque).

Non? Bon...

Passage du col de l'OberAlpPass (en Suisse). Un vrai temps de breton !

Le prochain col est fermé (Furkapass). Passage obligé par un ferroutage hors de prix.

Curieux greniers posés sur des pierres plates. Probablement pour isoler ?

Les Dolomites, de vraies montagnes! Lacs, froid, neige, barrages, téléphériques, pistes de ski, stations 4 étoiles, ...

Groâââk grooâk!

1°C au reveil... Je l'aime ma couette...

Grande forme ce matin - le froid ça conserve - donc je me lance dans une rando niveau piolet d'argent: 650m de dénivellé, de la neige jusqu'aux genoux par endroits, des corniches... glups..., des échelons à même la roche, un pont suspendu, un refuge deserté sur la crête etc.  Pas mal pas mal.

Content de retrouver la douceur de la vallé ensuite...

Faudra que je m'occupe de réparer le chauffage du combi qd même.

Ce qui m'a frappé en allant à Venise c'est d'abord la concentration d'usines, de cheminées, de raffineries sur la cote... un décor de région industrielle chinoise.

Ensuite en prenant le pont vers Venise se sont les ferry 2 fois plus hauts que tout se qui dépasse de la ville. 

Demi-tour vu le prix des parkings. Ca reviendra moins cher de prendre un bateau navette depuis le continent demain.

8h le lendemain. Sale temps et froid humide. Mais il y a de quoi se réchauffer les méninges sur l'abri de la navette.

Pas évident de faire le tri parmi les 400 photos de la journée... même pas besoin de cadrer tout est un régal pour les pupilles.

 (ça c'est sur toutes les gondoles. La rame prend appui dessus)

Aller pour souffler une parenthèse délire:

Fin de la pause. On reprend.

Plusieurs expos d'art contemporain sont gratuites. C'est tantôt hilarant, tantôt glaçant.

Tout ce qui roule sur terre a son pendant flottant : voiture à pédale – panier à salade – ambulance – camion réfrigérant – camion poubelle (– et pompiers avec sirène mais je n'ai pas eu le temps de dégainer).

 Tchao!

Le petit frère et sa copine se baladent en Italie, RDV au lac de Garde. On parcourt les berges ensemble.

Grosse pression car il a l'instinct du photographe, et l'appareil qui va avec ;)

Merci pour l'abri 4 étoiles bro!

En voyant la direction de Maranello sur un panneau ce nom me titille quelques secondes. Mais oui c'est le fief de Ferrari ! Je n'ai plus trop la fibre pour ce qui est en plastique, consomme comme un avion de chasse, et fait plus de bruit qu'une moto mais maintenant que je suis devant le musée ça serait bête de ne pas s'arrêter...

Et puis quand une de ces prêtresses lacive toute de rouge vêtue et encore bouillante d'hormones vous tend la main......

Oh nan pas lui encore, marre de ces 65 chevaux mazouteux crapoteux...

Faudra bien redescendre sur terre à un moment...

...ou plutôt remonter parce qu'on se couche dans ce genre de voiture !

Déçu du musée. Mis à part un coup de foudre pour cette Dino 206 GT de 1967.

Prodigieuses ces courbes. La voiture parfaite du célibataire du Marais en freelance adepte du col roulé et des chaussures italiennes ? Mouiiiiiii.... je m'y vois là!

Classe, authentique, pas ostentatoire, sans plastique sans électronique sans airbags sans rien à par du charme... et probablement crédible pour le coup de la panne (enfin ça c'est bon j'ai déjà).

Faudra que je me contente de la maquette Heller.

Mouhahahahahaha !! (possible uniquement le Dimanche)

Cette Lamborghini... plus viril tu meurs. Une œuvre d'art coupée par Oncre dans un bloc de carbone au burin et à la hache. Rhâââââ.....

Au son je trouve la piste d'essai de Fiorano, juste à côté. Suffit de suivre les hurlements.

Mince c'est la F1 qui tourne !

Impossible de prendre une photo qui ne soit pas floue tellement elle carbure. Du coup pas le choix, réglage de l'appareil photo sur ouverture mini. C'est pour ça que c'est sombre.

La côte autour de Viareggio est très jet-set. D'ailleurs j'ai l'impression d'avoir changé de pays depuis la région de Rome. C'est riche, très riche. Surtout quand on voit ce qui flotte dans la marina. Une atmosphère toute scandinave en fait...  

A Viareggio si on tourne le dos à la mer, l'horizon est barré par un massif qui a pété les plombs : pentes en colère, crêtes ébouriffées, versants frippés... C'est la chaîne des Alpes apuanes J'y vais en me disant que je ferai ½ tour dans 10 kms, en fin de compte j'y passe 2 jours...

Alibi en photos :

 (Castelnuovo di Garfagnana - un petit air de Clisson en Loire-Atlantique)

Incroyable, au détour d'un virage on passe subitement en hiver. Sur une surface grande comme un terrain de foot tout est gelé! Bizarre car il y a du soleil... Coup d'oeil au thermomètre : -2°C ! 10 minutes avant, plus bas, un polo suffisait.

Le vent a greffé des franges de glace à tout ce qui dépasse. Toutes dans le même sens.

Trop...

Trop beau...

Trop trop froid !! Hop photos et ouste !

Lucques... Magique. C'est une petite ville bien cachée derrière des remparts couverts de chlorophyle. 

A l'intérieur on perd vite le sens de l'orientation tellement les petites rues croquignolettes sont attirantes.

Tout est beau, travaillé, pensé pour en mettre plein la vue. 

 Surprenant, à elle seule ce fut un temps une république (17ième siècle). Avant que Napoléon ne la refile à sa soeur.

Belle vue d'ensemble sur ce bijou en montant dans la 'Torre de l'orologio', dont le mécanisme prend quasiment toute 

la hauteur de l'édifice.

Peu de touristes, et ça vit vraiment! 

Vu le décor ça aurait pu être un musée à ciel ouvert mais non: bicyclettes, gamins braillards, italiennes...

Lui j'ai attendu-sifflé-aboyé-miaulé(-inquiété les passants) pour qu'il regarde l'objectif mais il a pas voulu l'âne.

Du coup j'ai décidé d'en faire un youki à ventouse.
Bah oui! collé au plafond... 
Ok, passons.

Pas possible de marcher longtemps donc je cible les visites sur les petits villages, quand ce n'est pas carrément l'enracinement une journée entière à dévorer les 573 pages d'un bouquin.

Cet immobilisme c'est une regression bon sang ! 

Donc passage rapide à Velletri, Tivoli, Rome, le Vatican... on va dire que c'est une reconnaissance pour un futur trip. Pas eu envie de prendre des photos, dégoûté de devoir survoler car tout ça semble splendide. 

Quelques photos quand même du village d'Anagni et du lac de Bolsena. 

Ils savent y faire ici en liquide qui émerveille et qui réveille! (non ce n'est pas une photo google)

Un peu d'aventure au tournant (c'est le cas de le dire...) en croisant cette Punto sur un chemin euh... étroit?... Bon ok j'ai merdé et fichu le combi dans le vide. Enfin juste 2 roues. Mammamia c'est quand même beaucoup.

A 4 - dont 2 belges entrevus la veille - on arrive à le sortir de là. Costaud la bête.

Bizarres les villes que j'ai vu en Albanie (toute la côte entre Sarande et Vlore, + Durres). On dirait qu'elles ont été construites trop vite et très récemment : immeubles du même genre à 5 ou 6 étages, carcasses de bâtiments inachevés par dizaines, routes qui disparaissent d'un coup (même en centre-ville), plaques d'égoûts manquantes, voies rapides où sans transition on peut se retrouver face à l'équivalent d'une marche d'escalier (!), regroupements de dizaines d'hôtels déserts qui proposent tous du « Live Music » (hôtels de passes?) autour d'une route explosée et boueuse, supérettes neuves mais vides, pleines de poussière... mais avec la dernière Mercedes noire immaculée garée devant, parfois en plaques italiennes.

Ca ressemble à des villes champignons où chacun y a vu un filon de commerce, mais où les infrastructures, les clients, et une peu de rationalité font défauts (comment expliquer tous ces hôtels et resto dans une ville de 10 ou 15000 habitants?). Blanchiment d'argent ? Le bouquin Gomorra me trotte dans la tête. L'auteur – qui vit sous protection policière constante – parlait des liens entre la camorra de Naples et la mafia albanaise...

Et ces flics en civils (des vrais ? des faux ?) aux allures de cow-boy qui vous arrêtent régulièrement et se contre-foutent de vos papiers ! Que veulent-ils à part du fric ?...

J'ai compris ce qu'il faut faire : entrebaîller au minimum la vitre, garder ses lunettes de soleil, prendre l'air dur, faire signe avec la main qu'ils m'emmerdent, sortir 2 mots en anglais, et repartir sans qu'ils aient eu le temps de répondre. Ca a marché à chaque fois!

Ca me met plus que mal à l'aise cette ambiance... Vivement l'Italie.

Dernière nuit en Albanie avant le ferry pour Bari en Italie demain. Pas très rassuré car le seul endroit calme que j'ai trouvé est au fond d'un chemin défoncé qui traverse une banlieue glauque de Durres.

Heureusement le combi est tellement sale qu'il n'attire pas l'attention, et puis dans ces contrées c'est un véhicule de mec qui n'a pas réussi. Ca me va.

Je me gare de façon à cacher les plaques françaises et me carapate pour la nuit.

6ième ferry du voyage. Départ minuit pour 6h de transit caché dans le combi, même si c'est interdit. M'en fout pas envie de dormir sur une chaise du resto avec les passagers qui fument sans scrupule. 

Ca c'est au reveil, vers 5h.

Arrivé en Italie je préfère filer dans les Abruzzes plutôt que de passer du temps autour de Naples.

Enfin je relâche la pression arrivé dans la chaîne montagneuse. Les monts et la route enchanteurs m'arrachent des 'Wahouuuuu.....' noués fendus de sourires béats. La température est glaciale (4°C ce matin...), les arbres sont rouges oranges verts blancs violets, le ciel brillant et le soleil bleu !...

C'est à mourir la bouche ouverte, les yeux humides. Jamais l'arrivée de l'hiver ne m'a fait cet effet. Au volant j'ai une boule de plaisir dans le ventre qui reste ancrée même en hurlant, chantant, sifflant... Yiiihhhhaaaaaaaaaaa !!!... Et puis avec Amy MacDonald, Frou Frou, ou Skye en fond sonore c'est encore plus puissant... Bigre.

Hum... Un parfum de Canada avant l'heure?

Moins romantique, mais marrant à voir

Je ne fais que de la route ces temps ci... donc je prends des photos de routes!

C'est beau mais c'est long et musclé, tout comme les temperaments predateurs des hommes-mercedes.

Vous avez toujours pensé que les autres sont des anes sur la route? (chut, mais non, pas vous les parisiens)

Et bien voila la version authentique:

La attention ca pique les yeux

Un crocus? En automne?

Sur la route de l'Albanie, mais toujours en Grèce, je suis scotché par les panoramas autour de la chaîne montagneuse de Pindos. Il faut rester en bas à cause de l'entorse qui guérit mollement, mais maintenant qu'il n'y a plus de passager le combi lui peut grimper! ;)

Salut toi!

(oui oui je sais je devrais pas être perché là)

Regarde ça!

C'est beau!!

  
Sans Titre

Et en plus même tout seul y'a quand même du monde!

Ca ce n'est pas l'Allée-des-Pleureuses-aux-Kleenex mais du coton tout juste récolté. Si qq'un peut m'expliquer pourquoi on le transporte dans des remorques pleines de trous...

Après Epidaure, son amphi de 12 000 places, et un nestor de poche en terre cuite, nous filons vers Athènes et son Acropole.

Lego n'a rien inventé. La preuve:

Ci-dessous un quartier sympa sur le Pirée. Beaucoup d'autres quartiers sont... euh...moins charmants. Les poubelles s'entassent (grève?), la circulation est difficile, les immeubles tristement fonctionnels.

La magie des vieilles pierres n'opère plus. Donc je n'ai pas pris de photos des ruines de Delphes ou de la vieille Corinthe. Mais au musée de Delphes j'ai bien aimé cet étrange bestiau en bronze a qui l'on a manifestement marché sur la queue il y a très longtemps, et qui s'en souvient encore.

La route est longue et montagneuse. On peine en montée, et ça sent le frein qui chauffe en descente. Par moment nous sommes récompensés par de superbes panoramas sur la mer, les pins, et les étendues d'oliviers. Les montagnes se prolongent sous l'eau, sans transition.

Moment désagréable à Porto Germeno où l'on cherche de quoi manger. La seule taverne qui était ouverte ferme (exprès?) lorsque l'on se gare devant, et les gens nous dévisagent avec insistance. 

A une terrasse la veille on avait fini par se lever et partir, las d'attendre que la serveuse qui nous fuyait nous autorise à faire tourner son commerce... Clairement nous n'étions pas les bienvenus. C'est la 1ière fois du voyage que je ressens cette hostilité. Expérience déroutante, mais pas de tentation de généraliser!

Le canal de Corinthe:

Au début de l'ère chrétienne c'était un chemin dallé. Les barges étaient transférées sur des chariots sur 6 kms. Cela évitait un détour de 400 kms. Valable quoi.

A la fin du 19ième des français l'ont laborieusement creusé jusqu'à ce qu'il prenne ce visage. Aujourd'hui on peut y sauter à l'élastique et savourer la musique mièvre du marchand de souvenir d'à côté.

Ca c'est un oracle / diffuseur de microbes. On sait pas on a pas essayé. Pour 1€ vous pouvez mettre votre main dans la bouche dégueulasse et on doit vous sortir votre avenir sur papier au format ticket de caisse. 

Et enfin une photo de la plage ce soir à Corinthe, avec Nessie sur la droite.

Pas le moral à cause d'une entorse qui me bouffe le cerveau.

Beaucoup de route pour rejoindre Athènes avant Dimanche, jour du décollage du passager.

En vrac, la 1iere nuit en Grèce. Dans un champs de coton. 

La petite ville tranquille de Kavala:

Le site impressionnant des Météores avec ses monastères hauts perchés. Avant l'arrivée du bitume (et des cars) jusqu'aux crêtes, l'ascension se faisait avec des nacelles tirées par des treuils. La confiance (et le calme) régnait.

... et ça c'était ce soir:

C'est le couple baroudeur slovaque qui m'a parlé de Taksim. J'étais complètement passé à côté de cette place animée lors du 1ier séjour à Istanbul. Le samedi après-midi ce lieu ainsi que la rue de l'indépendance sont bondés. J'adore.

Un autre visage de la Turquie que ces bars et restos branchés. Tout à fait dans le coup.

Simple basilique en l'an 330, Sainte-Sophie (ou sainte-sagesse) a progressivement gonflé dans les 3 dimensions pour devenir une cathédrale. Son dôme - qui culmine à plus de 50m - s'est effondré 4 ou 5 fois à la suite de tremblements de terre. 

A la prise de Constantinople en 1453 la cathédrale devient une mosquée et on lui ajoute des minarets.

Aujourd'hui c'est un musée.

L'espace et la lumière sont impressionnants.

Je fais vite fait un tour à Bergama histoire de voir une dernière ville antique, puis prends le ferry pour traverser le détroit entre la mer de Marmara et la mer Egée. Ou comment changer de continent en 15 minutes.

Et là sur l'autre rive super rencontre: 2 stoppeurs slovaques du même âge - un couple - qui font un tour du monde et doivent prendre un avion à Istanbul dans qq jours pour aller en Inde! Ils font tellement plaisir à voir! On accroche tout de suite et l'on abat toute la route jusqu'à Istanbul d'une traite. Le soir ils ont un plan couch-surfing dans un quartier populaire et ils m'invitent à manger chez leur hôte.

Je me sens immédiatement chez moi chez ce stambouliote rigolard et philosophe, avec 2 slovaques tellement sympatiques que j'ai l'impression de les connaître depuis toujours... C'est peut-être un des enseignements du voyage ça: le courant qui passe tout de suite avec des inconnus, être chez soit un peu partout, et que ça semble naturel. C'est tout bon je prends tout!

Super soirée vraiment.

Et là la magie continue: le propriétaire se débrouille pour récupérer les clefs d'un voisin qui travaille la nuit pour que je puisse avoir un vrai lit! Donc je me retrouve tout seul dans l'appart douillet d'un inconnu que je ne verrai jamais, et que je ne pourrai jamais remercier! Inimaginable en France.

Le lendemain matin le patron d'un petit garage à côté duquel j'avais garé le combi vient chatter, et m'offre un thé dans la foulée. On parle mécanique dans un mélange hilarant de gestes et de turcglais.

Une histoire d'amour la Turquie!...

Les slovaques ont un blog aussi: http://nakrajsveta.biznisweb.sk/

Et puis tant qu'à faire un peu de pub pour un héro québécois qui vient de boucler à pied un tour du monde de 75 000 kms et.... 11 ans! http://wwwalk.org/fr/ 

Ephèse 

L'entrée est hors de prix donc je décide de grimper aux alentours pour zyeuter. Et après un peu de marche je tombe sur un trou dans le grillage... Héhé... Je vais me gêner tiens.

Je me mêle à un groupe de français du 3ième âge discrètement...

La foule est digne du mont St-Michel au mois d’Août.

Ephèse est une ex-cité portuaire datant de 5000 ans av JC (!), maintenant à l'intérieur des terres à cause des changements climatiques et de quelques tremblements de terre.

Il ne reste que des ruines dont une superbe façade de bibliothèque.

Cela fait bizarre à la longue de voir les ruines de civilisations éteintes, de peuples dissous, de dynasties décapitées... Un jour ça sera notre tour, et nos descendants trouveront peut-être un trou dans le grillage pour gratter quelques kopecks... Mouhhhhaaaahhhaaaahhaaa !!...

Ci-dessous une mine 100% végétale qui explose quand on la touche (enfin 1 fois sur 10) histoire d'expulser le plus loin possible ses graines!

133 - Ephèse - TK (8)

Route vers Izmir.

La base arrière en France (dont un membre éminent doit débarquer bientôt à Istanbul pour squatter jusqu'à Athènes) transpire dur pour trouver des plaquettes de frein de combi. Ce n'est plus dispo chez VW (qui au passage se pince le nez quand on parle d'un véhicule qui a 30 ans).

Du coup sur la route d'Izmir je m'arrête dans une zone industrielle spécialisée dans les pièces de bagnoles (providence?) et en quelques heures à force d'aller voir le cousin de la soeur dont l'oncle à un ami qui a vu l'ours chez le voisin je trouve mon bonheur ! Sacré turcs ! Ultra débrouillards et toujours serviables.

Les plaquette n'ont pas tout à fait la même forme et ne coûtent pas assez cher pour être honnêtes (reflexe occidental, désolé) mais tant pis il y avait urgence.

J'ai vu dans les ateliers un certain nombre de gamins apprentis mécanos. Des gueules d'anges de 12 ans à peine dans des tenues de garagistes...

Izmir c'est probablement un peu comme Istanbul. Je dis probablement car en sentant venir la galère du stationnement, plus le bruit, le trafic etc... je n'ai pas l'intention d'y rester.

Hop, je me gare sur un trottoir et vais prendre un café face à la mer le temps d'envoyer 2-3 mails et de mettre à jour le blog.

J'étais en plein topo sur Ephèse quand... non !!!?.... je rêve ou quoi.. ??.... C'est quoi cette tâche bleue claire au dessus des voitures ?? Meeeeeeedre, c'est le combi! Sur un camion!........ Clac ! Je rebats l'ordi, balance qq pièces sur la table et pique un sprint au milieu du carrefour. Coup de bol ça roule mal donc je rattrape le camion plateau et saute dessus. Le chauffeur – rasta cool - me laisse monter avec lui. Ok, super, ça limite les emmerdes à venir.

Il ne parle pas anglais donc impossible de savoir où l'on va et surtout combien ça va me coûter cette histoire. Je suis tenté de le soudayer avec qq euros en stock (ça avait sauvé mon permis en Slovaquie...j'ai honte) mais on arrive rapidement à la fourrière.

Il décharge le combi et je flippe à mort en le voyant pencher pencher pencher côté gauche... « Euh... Vous êtes sûr que c'est bon là monsieur ?... Il va pas valser ? Eh oh, personne parle anglais ici ?!! Help !!! » Et puis il y a le velux resté ouvert qui frotte avec l'espèce de grue.......

Tous les flics sont sortis de leur bureau pour voir le lâcher de schtroumpf et surtout quelle gueule fait le propriétaire. Agréable.

Enooorme soulagement au moment de payer l'équivalent de 22€ d'amende, soit ce que j'ai gratté depuis qq jours en parkings et visites du musées sauvages.

Au moment de partir le grutier et un flic demandent à voir l'intérieur par curiosité. Et là avec un grand sourire je leur demande de payer pour la visite. On se marre comme des baleines et en 2 secondes on devient les meilleurs potes du monde à grand renfort de tappes dans le dos.

En bonus j'ai eu droit à un loukoum et à un topo carré sur la route à prendre pour sortir de la ville. Bilan on est tous contents. C'est dingue.

En reprenant la route j'ai une banane d'enfer.